Conseil BMO 10 juin 2009 DUP Tramway

Voici mon intervention lors du conseil communautaire du 10 juin 2009. Conseil communautaire concernant l’enquête publique Tramway.

Monsieur le Président,

Chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui réunis pour nous prononcer sur la déclaration de projet préalable à la DUP de la première ligne de tramway, mais également, et cela me paraît important de le rappeler, pour approuver, ou non, la façon dont vous avez pris en compte les réserves et recommandations émises par la Commission d’Enquête à l’issue de l’Enquête Publique.

Celle-ci s’est déroulée de façon satisfaisante et je tiens à souligner la qualité du travail des commissaires enquêteurs ainsi que des services de BMO.

L’intérêt général que présente ce projet a été retenu, et je tiens d’ailleurs à rappeler les subventions particulièrement importantes versées par l’Etat, que ce soit dans le cadre du plan de relance, du plan banlieue et du Grenelle de l’Environnement. Sur un total de 89,7 millions d’euros reçus au titre des subventions, l’Etat en versera 53,4 millions, soit plus de 59%.

A l’issue de cette enquête, des recommandations vous ont été adressées, des réserves ont été émises. Vous y avez répondu et c’est donc sur la base des réponses que vous avez fournies que vous nous demandez aujourd’hui de nous prononcer.

Permettez-moi tout d’abord de revenir sur une critique qui vous a été adressée par les commissaires enquêteurs.

Vous avez eu la prétention de nous annoncer la date d’inauguration du tramway, à savoir le 23 juin 2012 à 11h.

Comme vous le savez, ce coup de communication, voire de marketing a eu le don d’énerver, c’est un doux euphémisme, les membres de la Commission d’enquête pour qui, je cite, « la fréquentation du public et les observations du public auraient pu être plus importantes si certaines informations ayant circulé avant le début de l’enquête et principalement dans la presse n’avaient indiqué les dates du début des travaux ainsi que de l’inauguration de la première ligne de tramway de Brest et ceci sans aucune mise au point du maître d’ouvrage.  La commission d’enquête estime regrettable, ce sont ses termes, ce genre d’information, car comme l’ont fait remarquer de nombreux intervenants, cela pouvait laisser entendre que la construction de la ligne de tramway était un fait acquis et que dans ces conditions l’enquête et les observations du public n’avaient plus aucune utilité ».

Vous avez pris le risque de fausser cette enquête, et je pense malheureusement que vous avez partiellement atteint votre but.

Ce préalable posé, j’ai envie de vous dire, Monsieur le Président : « il était temps ».

Oui, il était temps car les travaux du Tramway ont déjà commencé… en plusieurs endroits, comme ont déjà pu le constater de nombreux brestois.

Quand je parle des travaux,  j’inclus le renouvellement des réseaux de dévoiement.

C’est un enseignement majeur que nous livrent les commissaires enquêteurs dans leurs conclusions, ces travaux sont directement imputables à la construction du projet.

Ces travaux de déviation et rénovation des réseaux humides étant en lien avec le Tramway, il vous a donc logiquement été demandé d’intégrer leur coût dans l’enveloppe Tramway.

Vous vous y êtes partiellement résolu, même si, je ne vous le cache pas, nous restons dubitatifs quant à votre logique qui consiste à ne prendre en compte qu’un tiers du coût total de ces travaux de dévoiement.

Soyons sérieux, seul un tiers de ces travaux serait selon vous imputable au Tramway, et donc à intégrer au financement du projet.

Cela n’est vraiment pas rassurant, ni sur votre gestion, ni sur l’honnêteté des chiffres que vous nous donnez Monsieur le Président. 1/3 ce n’est pas 100%.

Pour nous, comme pour les Commissaires enquêteurs, ce sont bien 29 millions d’euros qui auraient dû être pris en compte. Cela étant, cette réserve aura au moins le mérite de remettre les « pendules à l’heure ». La barre symbolique des 300 millions d’euros, qu’il s’agisse d’euros 2006 ou d’euros constants est désormais largement franchie.

Cet exemple nous démontre combien il nous faut rester particulièrement vigilants sur le coût réel de ce chantier. Nous n’hésiterons pas à dénoncer tout surcoût injustifié. Et lorsque que de nouvelles dépenses, non prévues initialement, seront engagées, là encore, nous veillerons à ce qu’elles soient intégrées au budget final du Tramway.

Autre réserve émise par la Commission d’Enquête, et non des moindres, la création d’une station supplémentaire à Penn Ar Créac’h, c’est-à-dire située entre les stations de Ménez Paul Sud et la Station Strasbourg.

J’ai pris connaissance avec beaucoup d’intérêt des arguments que vous nous avez exposés en commission plénière. A grand renfort d’arguments techniques vous nous avez précisé qu’aucune des solutions envisagées, qu’il s’agisse des quais latéraux de 3,20 mètres, d’un quai central de 4,50 mètres ou de 3 mètres n’était réalisable. Je dois vous avouer que j’en étais presque convaincu, jusqu’à ce que je lise la note technique de Madame Brigitte Canu, responsable de l’organisme EOQA.

Dans ce document, que vous trouvez à la dernière page du dossier technique présenté en commission plénière, celle-ci il indique que, je cite, « Notre avis est négatif sur l’insertion de cette station dans les conditions présentées sur le plan vis-à-vis de la circulation des autres usagers de l’espace public. Cette hypothèse de station est uniquement envisageable si toute circulation motorisée est interdite entre les deux carrefours ; la station peut alors être aménagée en site propre avec des quais latéraux aux bonnes dimensions ».

Nous regrettons que les hypothèses soit en axe propre seul (en interdisant la circulation), soit en axe partagé sur la même voie ne soient pas étudiées. Cette station nous semble toujours utile pour le quartier.

Quant à la troisième réserve émise par la Commission d’enquête, à savoir la réalisation d’une étude complémentaire de bruit pour analyser l’impact des reports de circulation dans les voies adjacentes, vous vous contentez de nous dire qu’elle a été engagée.  Des mesures compensatoires adaptées seront mises en œuvre, le cas échéant. Cela me paraît bien court comme réponse. S’agit-il, comme le demandent les riverains du futur parking relais de Kergaradec ou du dépôt de maintenance, d’aménager des talus paysager ? Que répondez vous aux brestois qui réclament des systèmes de protection phoniques rue Jean Jaurès, Boulevard de Plymouth ou ailleurs ?

Non, Monsieur le Président, aucune des réponses apportées aux réserves des commissaires enquêteurs ne peuvent nous satisfaire.

Mais d’une façon générale tant dans vos réponses à cette enquête ou à votre conduite des travaux, (et même après votre bref historique de début conseil), ce projet est votre projet, monsieur le Président. Vous l’avez porté dans votre programme. Et vous venez de le dire, les engagements éléctoraux sont faits pour être remplis.

Ce projet sera donc votre réussite ou sera votre échec.

Ce projet existe, et en période de crise, c’est un projet qui peut à un moment donné être un ballon d’oxygène pour l’activité économique de BMO qui en a bien besoin.

Mais c’est un projet cache misère. Un cache misère à 400 millions d’euros.

Un projet cache misère qui bloque tout autre projet de développement économique pour des années.

Les travaux sont commencés, le projet a démarré, il ne s’agit plus de s’opposer, mais d’être attentif au déroulement des travaux, d’être le relais des brestois et de veiller à ce que son budget n’explose pas..

Ce rôle nous le remplirons dans le meilleur état d’esprit.

Compte tenu de toutes ces remarques notre groupe d’opposition s’abstient.

Je vous remercie.

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